Selon une étude publiée par le Boston Consulting Group le 14 Juin 2018, Les richesses financières personnelles mondiales ont augmenté de 12% en 2017 à 201,9 milliards de $. Le taux de croissance a donc triplé par rapport à l'année précédente à 4%.
L'indicateur de croissance le plus significatif est le marché en hausse dans des économies majeures, ce qui a pour conséquence une augmentation substantielle des fonds d'investissements et des actions.
L'augmentation de la richesse financière personnelle se retrouve aussi dans le monde offshore. Les richesses détenues offshore sont estimées à 8,2 milliards de dollars – soit une hausse de 6% comparée aux chiffres de l'année précédente.
La Suisse, contre toute attente, est toujours la plus grande juridiction offshore, gérant 2,3 milliards de dollars de fonds mondiaux. En d'autres termes, la Suisse gère à elle-seule presque un tiers des richesses mondiales offshores. Voici un chiffre respectable.
Cela donne quoi? Comment la Suisse maintient-elle sont statu quo dans le monde offshore? Lisez ci après pour en savoir plus sur les toutes dernières tendances dans la gestion des richesses personnelles offshore.
La destitution de la Suisse comme destination pour les richesses offshore
Avec toutes les infos et discussions auxquelles vous pouvez avoir accès sur le net, on ne peut pas vous empêcher d'avoir l'impression que la mort de la gestion des richesses offshore est certaine. La destitution des meilleures juridictions offshore semble être flagrante: on dit que la Suisse, “marque de fabrique” de la protection des richesses offshore est morte. On dit que Singapour et Hong Kong, deux des meilleurs centres financiers offshores en Asie, sont en faillite.
Beaucoup dirait que les AEoI/CRS, FATCA et toutes les initiatives pour la transparence fiscale qui visent à révéler les informations de détenteurs d'actifs, seraient un succès. Les médias, du moins, déclarent que c'est le cas.
Le truc est que les études et recherches révèlent que les juridictions offshore populaires (comprenez :qui gèrent d'énormes valeurs d'actifs) sont toujours “suffisamment compétentes” pour aider à la planification des richesses des clients.
La contradiction avec les médias peut nous indiquer une chose : nous avons que la protection d'actifs offshore est bel et bien vivante. La Suisse en est un excellent indicateur.
La Suisse comme destination offshore : bel et bien vivante
La Suisse a signé l'accord AEoI (L'échange Automatique d'Informations) avec 40 pays – et d'autres à venir. Ce peut être perçu comme la fin du secret bancaire Suisse – chose que les médias clament haut et fort – mais pas la fin du secteur offshore tout entier dans le pays.
En fait, les richesses en Suisse ne sont plus synonyme d'évasion fiscale, car beaucoup de fonds dans la juridiction sont des fonds d'investissement et de protection d'actifs.
Selon la même étude, la Suisse est toujours la juridiction la plus importante du monde offshore, gérant 2,3 milliards de dollars en richesses personnelles, suivie par Hong Kong avec 1,1 milliards de dollars et Singapour (0,9 milliards de dollars).
Alors que les différences sont plutôt écrasantes, il est important de noter que la croissance de la Suisse s'est ralentie à 3%, comparé aux 11% de Hong Kong et aux 10% de taux de croissance de Singapour.
Les taux de croissance ci-dessus démontrent que, si la tendance se confirme, Hong Kong et Singapour pourraient rattraper, au final.
Où sont les États-Unis?
La plupart des richesses offshore proviennent des résidents nord-américains, plus particulièrement des États-Unis. Représentant 40% du total, bien devant les détenteurs d'actifs d'Europe Occidentale (22%). Cependant, peu sont ceux qui réalisent que les États-Unis – comme juridiction – ont un rôle important dans la protection d'actifs mondiale.
Les États-Unis – prétendument la juridiction offshore la plus solide de tous puisqu'ils ne partagent pas l'échange d'informations avec les autres pays – se rattrapent, avec un total de richesses offshore gérées de 0,7% à un taux de croissance de 5%. Ce qui place les États-Unis en 4ème position derrière la Suisse, Hong Kong et Singapour.
Il y a une "réserve" dans tout cela, pourtant. L'étude de la BCG met en lumière les richesses gérées offshore, qui exclut les États-Unis – qui sont techniquement une juridiction “onshore” pour les détenteurs d'actifs des États-Unis.
Si nous définissons comme "offshore" une juridiction qui offre la confidentialité et une faible fiscalité, les États-Unis seraient alors la plus grande du monde. Avec des juridictions comme le Delaware (avec des centaines milliers de sociétés enregistrées) et le Wyoming (populaire auprès des petites entreprises), dont les lois permettent aux détenteurs d'actifs de créer une société et d'y conserver leurs actifs loin des autorités fiscales – légalement, les États-Unis deviendront la première destination pour la protection des richesses offshore et onshore dans un futur proche.
Ils ont les clés de la croissance: les propositions de valeur des gestionnaires de patrimoine
Anna Zakrzewski, une associée de BCG et co-auteur de l'étude, a expliqué que même si les chiffres étaient en apparence significatifs, les réglementations durcies de la protection d'actifs offshore avaient réussi à pousser les propriétaires d'actifs- particulièrement les détenteurs d'actifs à faible valeur nette – à rapatrier leurs fonds chez eux. Cependant, le flux significatif de fonds vers les centres offshore conduit par les nouveaux services offerts par les institutions financières compensent le déclin.
Les données collectées de 150 gestionnaires de patrimoine dans le monde révèlent que les entreprises de gestion de patrimoine ont prévu d'augmenter leurs revenus de 8 à 12%, principalement grâce à une tarification intelligente (Smart Pricing) et, bien sûr, l'obtention de nouveaux clients.
La Suisse, un des plus gros conduit vers les centres financiers offshore au monde, est une juridiction populaire auprès des gestionnaires de patrimoine – grâce aux systèmes bancaires sains.
Quid de l'avenir?
La fortune offshore va continuer de grimper au taux de 5% par an sur les cinq prochaines années.
Les gestionnaires de patrimoine demeurent les principaux détenteurs de la croissance. Leur capacité à identifier les opportunités et les défis à relever – ainsi que les produits et services financiers façonnés en fonction – va profondément influencer l'avenir de la protection d'actifs offshore.
Pour la Suisse, les gestionnaires de patrimoine jouent un rôle plus significatifs dans leur capacité à survivre à la concurrence.
Pour plus de briefings, y compris identifier les juridictions pour votre planification de protection d'actifs, vous pouvez nous consulter.
JUI
2018
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